Soi-même et une part de l’autre : quels aspects spirituels de la greffe ? Mr Matthieu Plumart

Merci à monsieur Matthieu Plumart, patient greffé de partager sa réflexion Aspects spirituel de la greffe_Plumart_Matthieu

Professeur Arnaud Devresse, néphrologue UCL Saint Luc.

Indéniablement, la greffe d’organe, qui s’est systématisée au XXe siècle, est une avancée de la médecine.

Non seulement dans une perspective de soin, mais aussi d’un point de vue éthique.

Tout comme les questions de fin de vie, la gestation pour autrui ou encore la procréation médicalement assistée, la greffe sont au fondement de ce que l’on appelle la bioéthique.

Terminer la vie, donner la vie et la transmettre grâce à la technique ont ouvert un champ de possible foisonnant qui s’accompagnent d’autant de questions.

Quelles nouvelles représentations du corps ?

Quelles nouvelles configurations psychiques ou encore quels nouveaux rapports à l’autre ?

La greffe d’organe n’échappe pas à des questionnements de ce type.

La bioéthique s’est surtout penchée sur le donateur d’organe, se concentrant sur l’aspect du consentement ou encore de la mort clinique. Il est obvie que cette réflexion en amont est indispensable pour permettre l’adoption d’un cadre juridique qui autorise la greffe. La réflexion sur le donataire n’apparaissant d’abord que de manière marginale.

Heureusement, la réflexion éthique s’est étoffée depuis et a élargi la question du point de vue du greffé. Elle a, principalement, investi la question du corps1 et la question psychique2. Bien qu’une large documentation d’articles, de livres ou de témoignages existe sur ces deux aspects, les propositions d’accompagnements du patient, sur ces questions, restent maigre, voire inexistante.

La concrétisation effective de la réflexion psychologique et corporelle reste encore un champ à semer. Mais c’est d’un autre champ qu’il va s’agir ici.

Encore plus rarement aborder, l’aspect spirituel et ontologique de la greffe a pourtant toute sa place dans la réflexion éthique.

Non seulement elle est le miroir de nos conceptions ontologiques, mais, en creux, elle peut en être la critique et l’ouverture à d’autres possibles.

La première partie du travail se concentre sur, d’une part, les ontologies rendant possible la greffe et, d’autre part, l’expression d’autres ontologies à travers la parole du greffé.

Dans la seconde partie, le but sera de dégager les aspects anthropologique et spirituel du don. Presque jamais évoqué dans le cadre du soin, le patient se trouve sans accompagnement pour habiter le mystère de ce don sans donateur très identifié.

La dernière partie essayera de dégager quelques pistes pour une éthique spirituelle de l’homme greffé.

Découvrez la suite Aspects spirituel de la greffe_Plumart_Matthieu

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